Créateur : Matthew Miller
Genre : Action
Statut : Production terminée
Nombre de saisons : 3
Acteurs principaux : Damon Wayans (rôle : Roger Murtaugh), Clayne Crawford (rôle : Martin Riggs)
Chroniqueur : John
Note : 13/20
Edit : Mise à jour le 08/07/2020
Alors que la diffusion
de la saison 1 s'est achevée sur TF1 le 27 juin dernier et que la
série a été reconduite depuis plusieurs mois déjà pour une
deuxième saison, analysons cette adaptation qui a su renouveler de
manière intelligemment éloignée le propos de base de la saga culte
de films du même nom sans s'empêtrer dans le piège irréversible
de l'imitation bas de gamme comme l'a par exemple fait la série Rush
Hour (qui a d'ailleurs été déprogrammée en cours de route...
par TF1).
Aïe, j'ai mal aux yeux ! |
Passons vite sur le
speech de la série : Roger Murtaugh est un papy de la police de
Los Angeles qui aime agir avec méthode et qui ne fait confiance qu'à
son pacemaker pour sa survie. Un matin, son chef le convoque et lui
affecte un nouveau coéquipier, Martin Riggs, ancien Navy Seals
vivant dans une caravane aux bas des falaises et aux tendances
suicidaires depuis la mort de sa femme enceinte. De fait, cela le
pousse à prendre des risques insensés lorsqu'il traque les
criminels. Ensemble, les deux vont faire équipe et donner assez
souvent la migraine à leur chef par les incroyables dégâts
financiers qu'ils commettent dans leurs enquêtes. C'est plus ou
moins le propos de base de la saga de films réalisée par Richard
Donner.
Murtaugh et Riggs 2.0 |
Mais la ressemblance se
limite à cela, aux caractères des personnages. La série ne cherche
pas à décalquer la saga film par film. Chaque épisode se propose
comme une mission secondaire qui, à chaque fois, apporte des pistes
de recherche sur la mission principale mise en place dès le début
de la saga, à savoir qui a causé la mort de la femme de Riggs. La
saison 1 se termine d'ailleurs sur une révélation surprenante que
nous ne dévoilerons pas. Sachez juste que le ripoux est souvent plus
proche qu'on ne le pense.
Alors, bien évidemment,
la série ne vaut pas les films. Même s'il propose une adaptation
assez plaisante du personnage, Clayne Crawford n'est pas Mel Gibson.
Damon Wayans, quant à lui, porte encore sur ses épaules les
stigmates d'un rôle qui lui colle bien trop à la peau : celui
de Michael Kyle dans la série Ma Famille d'abord. Toute la
famille Murtaugh semble d'ailleurs inspirée de cette série et c'est
bien dommage. Lorsqu'il sont tous réunis, Damon Wayans fait du Damon
Wayans comme on le connaît malheureusement trop bien.
Wayans époque Ma Famille d'abord... Toujours aussi exaspérant même en photo ! |
Et ce ne sont
pas les seuls stéréotypes : les méchants principaux sont bien
évidemment mexicains (bah oui, faut bien justifier le mur...), les
acteurs noirs héritent de rôles secondaires et ont des bonnes têtes
de sidekicks (on a quand même un médecin légiste afro, myope et
aux airs de génie de l'informatique), le chef de notre duo a des
airs de premier de la classe et le grand chef est bien sûr le père
de la défunte copine de Riggs, un individu très énigmatique
mais... suspense ! Le plus gros raté niveau personnage est sans conteste l'agent immobilier Léo Getz qui joue ici comme un pied et chez qui tout l'aspect humoristique, pourtant la base du personnage, a été effacé.
En revanche, la
psychologue, campée par Jordana Brewster que les afficionados de
Fast and Furious connaissent très bien, est un personnage à
mon avis mieux composé que celui des films et le rôle est de fait
plus important dans la série. L'agente blonde qui finit dans les
bras de Riggs dans les films comme dans la série est également bien
interprétée.
Jordana Brewster en psychologue de Riggs |
Un autre aspect qui
aurait aussi mérité un meilleur traitement : la relation
Murtaugh / Riggs, même si la fin de la saison 1 laisse présager une
amélioration dans la saison 2. En effet, leur relation dans la série
est trop ambigüe et versatile. Ils sont tour à tour inconnus /
collègues / amis / en froid / re-amis / re-en froid et ça n'en
finit plus.
Malgré ses longueurs et
ses quelques défauts, L'Arme fatale est donc une série
plaisante à suivre. Les épisodes ne sont pas trop répétitifs et
l'arc principal autour duquel s'articule des missions secondaires est
vraiment bien conçu. Bien évidemment, il ne s'agit pas de comparer
la série avec les films car ceux-ci restent bien supérieurs et le
couple Gibson-Glover demeure un duo mythique du cinéma des années
1980 et 1990. Mais, au regard des séries du même genre qui se font
en ce moment, L'Arme fatale est une série qui, sans casser la
baraque, tient bon la barre en proposant une adaptation habile du
matériau de base. Et c'est assez plaisant de voir une adaptation de
cet acabit quand on voit ce qu'ont donné la désastreuse adaptation
de Rush Hour (préférez la série Le Flic de Shanghaï
si vous voulez une adaptation assez bien inspirée) ou l'hideux
remake de MacGyver (n'est pas Richard Dean Anderson qui
veut.) !
Richard, au secours ! Je préfère être aveugle que de devoir subir cela ! |
Edit du 08/07/2020 : Finalement, L'Arme Fatale n'a pas tenu les promesses que la fin de la saison 1 laissait espérer et, à l'instar des autres séries hideuses citées dans cet article, elle n'a fait que s'empêtrer profondément dans les clichés et les redondances. De plus, la guerre d'ego sur le plateau entre les deux acteurs principaux, Wayans et Crawford, aura fini par faire mettre ce dernier à la porte, remplacé dans la saison 3 par Seann William Scott que vous connaissez sans doute pour son rôle de Stifler dans les films American Pie... Une arme qui aura été fatale pour la série !
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