The Rise Of Chaos (Accept, 2017) : Le meilleur Accept depuis Russian Roulette !

Artiste : Accept
Album : The Rise Of Chaos
Genre : Heavy Metal
Date de sortie : 2017
Label : Nuclear Blast



Chroniqueur : John
Note : Fast as a Mark/20



     Depuis que le groupe s'est reformé en 2009 avec Mark Tornillo au chant en remplacement d'Udo Dirkschneider, les mêmes attentes se posent à chaque nouvelle sortie d'album. Il y a tout d'abord les fidèles d'Accept version Dirkschneider qui ont du mal à substituer au son strident et tellement charismatique du nain teuton la voix grave de la tige américaine à casquette. Il y a ceux qui considèrent davantage Wolf Hoffmann comme membre central du groupe et pour qui Accept formule 2.0. sonne comme dans les années 1980. Enfin, il y a les fans de Tornillo depuis son époque T.T. Quick qui en attendent toujours plus de leur chanteur fétiche.

Ses épaules sont-elles assez solides ?


      Pour ma part, j'avoue faire partie de la première catégorie de personnes, les fans inconditionnels de Dirkschneider qui sont réticents à l'arrivée au chant de Tornillo. Et pourtant, après avoir écouté The Rise Of Chaos, je n'aurai qu'une seule chose à dire : quelle claque ! On a l'impression d'être retourné dans les années 1980 à l'époque où le groupe était au sommet de sa carrière et, en même temps, l'album respire la fraîcheur des années 2010. Si Blood Of The Nations, Stalingrad et Blind Rage suscitaient quelques critiques plus ou moins légitimes de part et d'autre, que les fans et les moins fans se rassurent : le groupe semble en avoir tenu compte et ce nouvel opus saura contenter tout le monde. N'ayez pas honte de le ranger à côté d'un Breaker ou d'un Balls To The Wall car c'est selon moi ce que le groupe a fait de meilleur depuis Russian Roulette (1986... plus de trente ans quand même !) et cela ne m'étonnerait pas qu'il devienne un classique du groupe d'ici quelques années. C'est du grand Accept, voilà tout !

Il est né le divin enfant !

      La tracklist commence très fort avec le morceau Die By The Sword et son refrain qui vous rentre dans la tête pour ne plus en sortir sans oublier son solo au tempo rapide, ses riffs inspirés et les quelques sons stridents de Tornillo qui nous rappellent la formule Dirkschneider mais aussi Judas Priest époque Painkiller. C'est selon moi le morceau phare de l'album, bien plus efficace que le titre éponyme The Rise Of Chaos.

      On enchaîne ensuite avec Hole In The Head, un heavy un poil plus gentillet au refrain toujours accrocheur. Et c'est là que réside la force de cet album : le groupe a su alterner avec brio morceaux speed / heavy et morceaux beaucoup plus hard rock. Qui plus est, fait rare pour un album d'Accept, on n'y trouve aucune balade. Inutile de dire que le tout fonctionne du feu de dieu !

      Vient ensuite la chanson-titre, The Rise Of Chaos, dont les forces résident dans les minis solos disséminés ici et là, notamment au tout début, mais aussi dans les riffs fiévreux des guitares après chaque couplet, provoquant une véritable montée en tension comme on les aime tant chez ce groupe.


      Je passe les quelques morceaux suivants (car il ne s'agit pas de tous les analyser mais de vous laisser à vous aussi la surprise et la joie de l'écoute de cet album) pour arriver au septième morceau, What's Done Is Done, un morceau lorgnant beaucoup plus du côté hard que heavy qui me plaît beaucoup. C'est typiquement un morceau qui aurait pu être écrit dans les années 1980. Les guitares chantantes rappellent parfois des intros à la Maiden, la touche Hoffmann facilement reconnaissable fonctionne du tonnerre et la montée finale conclue avec grâce ce titre taillé pour la scène.

      Je parlerai ensuite de Carry The Weight, un morceau aux riffs bien plus speed qui rappelle lui aussi les standards des grandes années Accept et qui apparaît à mes yeux comme la véritable conclusion de cet album. Celui-ci aurait pu (et aurait du) s'arrêter après cette piste qui se rapproche assez du premier morceau, Die By The Sword. La boucle aurait été bouclée ! Le morceau qui conclue l'album, Race To Extinction, laisse au final un petit goût d'amertume dans la bouche. Certes, l'intro et le solo dépotent et si, dans les parties chantées, Tornillo est à l'opposé de Dirkschneider, dans les parties parlées, il s'en rapproche de manière bluffante et c'est une agréable surprise. Mais le refrain est un des plus mauvais que j'ai pu entendre des derniers Accept et les riffs, quoique plaisants, ne sont pas oufs et ne me font pas grande impression. En revanche, il faudra voir ce que donnera une représentation publique de ce morceau. En effet, même si ce dernier ne fonctionne pas en studio, il semble cependant renfermer un potentiel scénique non-négligeable.

      Pour conclure, nous dirons donc que ce nouvel album est sans conteste un Accept de grand cru même si, à mon avis, il aurait mérité une meilleure finition. C'est d'ailleurs le grand problème des derniers albums d'Accept depuis qu'ils se sont reformés. Blood Of The Nations, Stalingrad, Blind Rage : tous ont comme critique majeure le manque d'irrégularité dans la qualité des chansons qu'ils contiennent. On remarque néanmoins (Sphinx !) qu'un gros effort a été fait sur cet album sur lequel je ne vois que deux morceaux « faibles » : Race To Extinction, mais aussi Koolaid auquel je n'accroche pas non plus. Enfin, ne boudons pas notre plaisir après avoir écouté cet album qui est, je le dis encore, ce que le groupe a fait de mieux depuis Russian Roulette. Les petits nouveaux, Uwe Lulis et Christopher Williams, qui ont récemment remplacé respectivement Herman Frank à la guitare et Stefan Schwarzmann à la batterie, ne déméritent pas et c'est tant mieux. Chapeau messieurs !


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