Wolfenstein: The New Order (MachineGames, 2014) : Le boucher de haut château !


Développeur : MachineGames                                                                                   Genre : FPS
Origine : Suède                                                                                                         PEGI : 18
Éditeur : Bethesda Softworks                                                                                     Plate-forme : Windows, PS3, PS4,
Date de sortie : 2014                                                                                                                      Xbox 360, Xbox One

Chroniqueur : Corentin                                                                                              Note : 15/20


     Chuck Norris et le soldat Blazkowicz ont fait un bras de fer : le perdant devait jouer dans une série débile se déroulant au Texas. Le gagnant, lui, avait le droit de buter du nazi dans les jeux de la licence Wolfenstein.

Eh oui, Chuck Norris a enfin trouvé un homme plus fort que lui.


     Wolfenstein, c'est quoi ? Eh bah, c'est un jeu vidéo qui remonte à un bon bout de temps; c'est un des premiers FPS, avant même la sortie du premier Doom. Mais je ne vous parlerai pas de rétro-gaming aujourd'hui mais plutôt du dernier opus en date, Wolfenstein: The New Order. Le synopsis est plutôt simple à première vue : 1960, la guerre est finie, mais ce sont les nazis qui l'ont gagnée après avoir notamment bombardé l'Oncle Sam avec du matériel nucléaire. Le joueur rentre dans la peau du soldat Blazkowicz, ou Blazko, ou Balasko pour les intimes. Josiane est donc un marine ayant reçu un éclat de schrapnel en 1946 pendant l'assaut sur le château du "Boucher", un des généraux nazis qui sera en grande partie responsable de la victoire du IIIème Reich. Aussi taré qu'inaccessible, il vous pourrira la vie de manière récurrente dans la campagne sans que vous ne puissiez y faire quoi que ce soit. Bref, ledit éclat condamne notre brave marine à vivre comme un légume pendant quinze ans dans un asile en Pologne où la charmante Anya s'occupe de vous nourrir, vous laver... et autres réjouissances.

Malgré son sourire enjôleur et sa tête de grand-père gâteau, le Boucher est un beau fils de pute.

     Sauf que les nazis, eux, ils trouvent cela plus sympa de buter les malades mentaux que de les soigner. Alors, évidemment, ça se passe assez mal dans l'asile : ils font une rafle dont eux seuls ont le secret et, là, c'est parti ! C'est le moment que Blazko choisit pour sortir de son état végétatif afin d'aller sauver Anya. Et c'est aussi le moment où le joueur comprend que son personnage, ce n'est pas la moitié d'un ! On va alors s'échapper de Pologne, tuer des robots nazis, rejoindre la résistance, voler des hélicoptères dernier cri, des sous-marins, exfiltrer des prisonniers de prison, de camps de travail, aller sur la Lune que tonton Adolf a annexée, y fumer tout le monde, revenir sur Terre, y fumer tout le monde, détruire le robot qui, à Londres, a exterminé la résistance en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Churchill et, enfin, aller fumer notre vieux copain, le Boucher ! Et tout ça... tout seul parce que Blazkowicz, il est quand même vachement balèze.

La vigie de Londres... Toute en élégance !

     Ce qui est intéressant dans ce jeu, c'est que l'on peut l'aborder de deux manières radicalement différentes. Il y a souvent le choix de la jouer fine et discrète,  de faire siffler les lames et chauffer le silencieux, ou bien de la jouer à la Expendables, de choisir le calibre que l'on préfère (fusil d'assaut ou fusil à pompe ?) avec, bien sûr, la possibilité d'en avoir un dans chaque main. One is never enough comme dirait l'autre. Il faut évidemment alterner les deux méthodes pour ne pas trébucher sur ses tripes toutes les trente secondes. Cette alternance rend le gameplay agréable et sacrément fluide mais, surtout, ça évite la répétition de mêmes scènes de fusillades rébarbatives et ça nous permet de rester éveillé et bien dans le jeu. En revanche, l'histoire est sacrément courte et bien trop vite bouclée. Il n'existe pas non plus de mode en coopération ni de mode en ligne. Le seul intérêt du jeu devient alors de le refaire plusieurs fois pour gagner tous les trophées et se la péter avec pudeur sur le PSN.

"Pour toi, je décrocherai la Lune" - Adolf Hitler, 1955.

     Le scénario, quant à lui, ne casse pas non plus trois pattes à un canard. Outre le côté dystopique et la découverte des villes reconstruites par les nazis, on ne verra rien d'extraordinaire hormis peut-être une société juive ancestrale qui est en avance de plusieurs siècles sur le monde du point de vue technologique. Le jeu est sans doute trop court pour détailler plus le scénario, ce qui est dommage, mais aussi frustrant. Quand on nous dit qu'il existe des bases de cette société juive un peu partout dans le monde, regorgeant de trésors et d'armes au poil, ça fait un peu chier de juste visiter celle qui est planquée sous l'océan, sous l'océan, comme dirait Sébastien, pour, au final, juste ramasser un viseur pour notre arme, un exo-squelette dont on ne verra pas la couleur (ce qui aurait pu être pas mal étant donné que c'est notre personnage qui est constamment envoyé en mission) et deux bombes étranges (qui font quand même le café !).

     Un autre aspect sympa du jeu est de pouvoir, à un moment, rejouer un niveau dans l'ambiance (et les graphismes, ça va de soi) du premier Wolfenstein. Alors, si les jeunes générations biberonnées aux effets spéciaux et aux graphismes de FIFA 18 risquent de trouver ça nul voire à chier, les personnes plus mûres voire géniales vont pouvoir prendre leur pied, surtout celles qui aiment des jeux comme Doom ou Duke Nukem.

Non, il n'y a pas à chier : on a jamais rien fait de mieux.

     Bien sûr, on se fait plaisir en jouant à ce jeu. On va adorer notre personnage, aimer Anya et d'autres résistants parce que les cinématiques et les missions arrivent à créer un vrai lien entre les personnages, mais aussi entre le joueur et le "jouet". On va aussi adorer détester les personnages que l'on va croiser tout au long de la partie, depuis la mère de famille qui souhaite déposer plainte contre le fils de sa voisine car il se maquille jusqu'aux états-major de l'armée du Reich, comme ce cher Boucher, ou un couple de hauts dignitaires creepy à souhait. On va aussi adorer tuer des nazis puisque, sans se mentir, l'ennemi de type nazi détend quand même plus que les autres. On va aussi adorer regarder les cadavres qu'on laisse derrière soi, avec une petite préférence pour ceux dont la tête a disparu après un headshot au pistolet ou au sniper, et surtout pour ceux dont tout le corps a disparu après un jet de grenade ou un tir de laser. Mais, vraiment, et c'est dommage, on reste déçu par ce scénario trop court qui n'offre que quelques heures de jeu.

     On espère donc que le prochain opus offrira une campagne plus longue, même si nous ne sommes pas sûr de retrouver notre bon vieux Blazko et, là, je met une alerte spoiler : après avoir chourave la moitié du matériel militaire nazi tel Chipeur volant le goûter de Dora, le dernier combat n'est pas le plus glorieux et, quand sonne le glas, une grenade dans la main du Boucher nous laisse dans un piteux état. Mais ceux qui ont la patience de regarder le générique jusqu'à la fin remarqueront le bruit d'un hélicoptère. Peut-être la résistance est-elle venue sauver notre vétéran préféré ?

Choisissez votre mode de difficulté.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire