Star Wars, Épisode VIII : Les Derniers Jedi (Rian Johnson, 2017) : L'épisode fantôme !

Titre original : Star Wars, Episode VIII - The Last Jedi
Réalisateur : Rian Johnson
Genre : Science-fiction
Durée : 2h32
Acteurs principaux : Adam Driver (rôle : Kylo Ren), Daisy Ridley (rôle : Rey), John Boyega (rôle : Finn), Oscar Isaac (rôle : Poe Dameron), Kelly Marie Tran (rôle : Rose Tico)




Chroniqueur : Corentin
Note : Balance ton Porg/20





     Je ne comprends pas que l'on puisse défendre ce film objectivement. Il faut soit être dénué de sens, soit être aveuglé par un fanatisme absolu et sans aucun recul.





Fat Wars, épisode VIII : Les Derniers Kebab


     Par où commencer... Mon dieu, ce film est tellement décevant que j'en arrive à me demander comment il peut être aussi raté. Si l'on se demandait s'il existait un "esprit Star Wars", la réponse est oui. Comme l'ingrédient secret du Coca Cola, on doute de son existence et pourtant, quand il n'est plus là, on le sent immédiatement. Car, même si les épisodes II et VI de la saga sont, à mon sens, bien en dessous du reste, il y a toujours cette fibre qui nous relie à cet univers iconique et qui nous fait détester ces films avec tendresse. Sans doute parce que la tendresse et l'amour de Lucas étaient présents dans le processus de création. Mais quid de ce nouvel opus ?
 
     Ce n'est qu'une triste coquille vide échouée sur le rivage des reboots. Je ne suis pas un fondu de l'argument "Disney a tué ...". Mais là, quand même, Disney shot first ! Bien sûr, la mauvaise idée de départ est l'idée même de vouloir relancer cette série de films, cette bible. Cela ne pouvait que détruire le mythe qui avait été créé. L'histoire était bouclée, nous n'en demandions pas plus. Mais, car il y a un mais : Star Wars, c'est un univers étendu, des livres, des comics, des planètes inexplorées, des personnages méconnues, bref, une galaxie d'idées à explorer.

     Alors, nous nous sommes dits, naïfs et rêveurs que nous sommes : qui sait, ça va peut-être être bien; peut-être que Disney et ses moyens financiers exponentiels vont nous refaire du Star Wars comme à la grande époque. Mais non, ça n'était pas le projet manifestement. Disney nous a pris pour des portes-monnaies, des fans faciles. Une nouvelle trilogie de prévue alors que l'actuelle n'est pas achevée, des spin-off en veux-tu en voilà, un film par an pour être sûr d'engranger du fric et des créatures mignonnes pour être sur de vendre des peluches et des legos aux gamins.

Bouffi, tu l'as dit

   Ça pue le fan-service à plein nez : la marionnette de Yoda qui revient parler à Luke, laissant hélas de côté des constructions de phrases pittoresques qui avaient fait du maître jedi ce qu'il était, mais bon... Quand neuf épisodes la saga aura, beaucoup moins en forme elle sera. Chewbacca, toujours là, fait bien triste figure depuis que Han l'a (nous a) quitté. Si Rey comprend ses grognements, elle ne les interprète pas avec autant d'amour que le pirate de l'espace. Il est là mais pas vraiment. Son rôle est inutile ! Le Faucon n'a plus besoin de lui, le film non plus, laissez au passé ce qui lui appartient.

Hé, Dédé, oublie pas les chips et la maxi !

 Ils ont même réussi à détruire le peu de choses que l'épisode VII avait mis en place. Loin de moi l'idée de défendre Le Réveil De La Force mais, au moins, J.J. Abrams nous offrait un spectacle, un remake un peu maladroit du IV, certes, mais au moins, on sentait son amour pour Star Wars, les codes étaient là, on commençait à s'attacher aux personnages, le Suprême Leader laissait présager quelque chose, mais non, tout est détruit. Snoke meurt bêtement, tristement, sans que l'on en sache plus ni sur lui, ni sur ses pouvoirs démesurés, ni sur la création du Premier Ordre. Ça aurait pu marcher si le Suprême Leader était un gars lambda à moustache et à mèche, un nouveau Folamour fou de l'ordre et de la sécurité. Mais non, Snoke avait un physique qui nous racontait une histoire, c'était le dernier sith encore vivant après leur disparition. On se questionne, on se demande qui il est, d'où il vient, son passé et son avènement. Mais non, rien. Nous n'aurons aucune réponse !

Avant, j'étais Charles Aznavour. Maintenant, je suis Johnny ! "OPSITH 2000, YEAAHHH"

     Les Finn, les Rey, les Poe deviennent insupportables, un casting de jeunots qui ne fait pas rêver le moins du monde. Tous sont potes, les mauvaises décisions n'ont jamais d'incidence grave, l'origine de Rey, qui a donné lieu à tellement de théories, est balayée d'un revers de sabre. "Tes parents n'étaient que des pauvres ferrailleurs" (Vos parents sont fromagers, ils vont bien). La basse extraction de sa famille lui retire de la tête l'idée de chercher des géniteurs. Dans quel monde vit-on pour arrêter de rechercher ses parents parce qu'on apprend qu'ils sont pauvres ?

T'as perdu, montre-moi ton épaule que j'y fasse une croix.

   On m'a vendu un Space Opera mais la cantatrice est chauve et a la voix cassée. Trois pauvres planètes à explorer, et pas des plus belles. Le nouvel astroport, où se réunissent tous les plus grands malandrins de la galaxie, un casino près d'un champ de courses où l'on joue aux dés en buvant du champagne. Pas un pote pour trouver que Finn a une sale gueule, pas un vendeur de bâtons de la mort, juste une pauvre critique des vendeurs d'armes. Sérieusement, vous avez rien d'autre sous le coude ? Les vaisseaux avancent, et pourtant, tout paraît lent et statique. On s'ennuie, on se demande ce qu'on fait là, on se demande ce qu'ils nous ont fait sur ce coup-là. Une suite à Valérian ? Ah non, même le film de Besson était plus ambitieux.

L'expression "tendre le bâton pour se faire battre" prend tout son sens désormais...

       John Williams aussi s'est noyé. Il n'y a plus aucun thème porteur à écouter et à réécouter. Même le générique déroulant ne fait plus frissonner, la musique qui l'accompagne ne répond plus aux trompettes de la Fox qui le précédait.

      Ce qui a fait de Star Wars ce qu'il est, c'est ce mono-mythe, ce mélange extraordinaire de tous les thèmes possibles : la psychanalyse, le rôle du père, la religion, le bien, le mal, l'entre-deux, la magie de la force, le western, le Japon, le budy movie, le film de guerre, l'émancipation, les mythes grecs, la science, la fiction, la SF quoi ! Un mélange foutraque qui donne ses lettres de noblesse à la série, voilà ce qui explique que des gamins de dix ans regardent encore un film sorti en 1977 avec des effets spéciaux cradingues qui n'ont plus rien à voir avec la CGI d'aujourd'hui. Mais non, ça aussi ils l'ont tué, abandonné, laissé de côté. Ils n'ont pas compris le film, n'ont pas voulu le comprendre. Ils se sont dits que le public ne voulait plus comprendre, ne voulait plus réfléchir. C'est plus simple de servir de la niaiserie, des tirs de blaster et un pauvre sabre laser. "Ne vous cassez pas le cul, on a remis Yoda et des quadripodes, les fans seront contents, les gosses émerveillés." Mais Star Wars, c'est pas Disneyland. Vous avez carrément rien bité au tableau.

Ma Léia chez les fumistes

     Et surtout les gars, Star Wars, c'est une révolution, une création cinématographique qui s'impose, qui révolutionne, Lucas est un magicien qui a tout mis en oeuvre pour que sa franchise prenne vie. Un travail minutieux, de l'artisanat. C'était la chute du western, le public voulait quelque chose de neuf, Lucas lui a offert l'avenir (au public comme aux studios soit dit en passant).  Mais où est la révolution dans cet épisode ? Le cinéma est en crise, tous les films se ressemblent, Disney rachète tout, et tout devient grande série de films sans intérêt.  Ils appauvrissent tout et nous, nous marchons, nous allons voir leurs films. Ils continueront de tout saboter tant que nous boufferons de la merde en souriant. 

     Alors indignez-vous ! Indignons-nous, ce film est nul, faisons-leur comprendre qu'on n'en veut plus, qu'on en a ras le casque de ce cinéma au point mort. Quant à ceux qui ont aimé le film... Je ne peux plus rien pour vous, votre ancéphalo est aussi plat que le Millenium Condor. Alors oui, pour moi c'est le plus mauvais épisode de la série. Tout simplement parce qu'il manque d'amour et d'envie de bien faire. Il est à pleurer de banalité.

     Je vais arrêter de cracher ma bile sur cette chose sans intérêt, il n'en vaut pas la peine. Star Wars, I love you. "I know" mais on s'en fout, répond Mickey. Il reste tant à dire sur ce film, tellement de choses à critiquer, mais je ne suis pas de ceux qui pissent sur les tombes. Star Wars est mort, long live Star Wars !

*blurp* C-c-cou-c-cou *hic* j-je suis d-dans le f-fi-film m-mais j-je ne s-s-sers à ri-rien *blurp*

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